Zen attitude et oeil sensible
Zen attitude et oeil sensible

S’éloigner de l’objet, c’est se rapprocher de la vision
Le Magazine Heure publie dans son trimestriel pour l’Hiver 2013, un portfolio d’une partie de mon travail réalisé en 2013 dans des entreprises horlogères et joaillières suisses.

Il réunit quelques exemples de mon approche photographique qui n’est pas centré sur le produit mais plutot sur l’univers qui l’entoure et qui le rend possible.

Je crois que c’est en se rapprochant de l’intimité de ceux qui façonnent les oeuvres d’art, que l’on peut toucher au mystère que recèlent les objets au-delà de la surface, de leur apparence, au-delà de leur beauté même… tout comme les êtres.



“Son approche «behind the scene» lui permet de capturer ce qui se trame en coulisses, de couvrir les espaces réservés, ceux qui sont à l’abri des regards du public. Ainsi aborde-t-il les événements, les sociétés ou les individus, surtout lorsqu’ils sont des artisans dont les gestes méritent d’être immortalisés. «Je crois que les belles choses sont lentes», confesse cet artiste de l’image qu’une carrière en informatique n’a jamais su complètement détourner de l’objectif.
Adepte du bouddhisme, son travail inspiré, exalté, trouve des similitudes avec la méditation: en horlogerie comme en joaillerie, les réalisations exceptionnelles ne font jamais l’économie d’une concentration optimale et d’une maîtrise de soi. «L’artisanat de qualité requiert temps et patience», précise-t-il.
A travers son acte photographique, «s’éloigner de l’objet, c’est se rapprocher de la vision», il traque la particularité unique de chaque instant. Happé par la photographie, ce natif de Genève, originaire d’Espagne, s’approprie en cachette, dès l’âge de 12 ans, la caméra de son père. Salva Magaz se lance à la conquête d’un monde magique, fascinant: voyages à travers l’Europe et l’Afrique, détours par le Cameroun et le Maroc, séjours multiples en Inde, au Népal et au Tibet. Toute son œuvre transpire ces lointains périples.
Il parcourra durant deux ans le sous-continent indien, l’Asie du Sud jusqu’en Sibérie, transitera par la Chine, le Tibet et la Mongolie. Des dizaines de milliers de kilomètres plus loin, après avoir photographié les cultures visitées ainsi que de nombreux maîtres tibétains, notamment à plusieurs reprises le dalaï-lama, il rejoint durant trois ans, à Genève, le studio JFS créé par Jean-François Schlemmer, se passionne pour le photojournalisme de James Nachtwey, Steve McCurry ou Sebastião Salgado, étudie avec Ron Haviv, cofondateur de l’agence New-yorkaise “VII” , et fait la connaissance des photographes de l’agence Getty.
Actif aujourd’hui pour l’agence catalane ACPG et pour l’agence de presse indépendante TàG Press +41, ses voies lumineuses, hormis un travail personnel et intense lié à la maladie d’Alzheimer, croisent de plus en plus les univers horlogers. Il commence d’ailleurs à s’y faire un nom.”
English version posted on Watchonista’s blog : http://www.watchonista.com/2914/watchonista-blog/news/salva-magaz-behind-scenes-watchmaking